Jannik la skippette

Le démon du voyage aurait-il eu la main un peu lente en se penchant sur le berceau de Jannik lorsqu’elle était encore tout bébé ? Il n’en reste pas moins que la tardive disposition de cette mère de famille à faire de la voile a quelque chose de prodigieux. Les grands-parents de Jannik étaient pourtant des voyageurs. Son père financier et sa mère artiste lui ont montré comment conduire sa vie.

Les études d’orthophoniste-logopède l’ont naturellement orientée vers les sons et leurs lettres.

Côté son, Jannik s’est passionnée pour le théâtre. L’adaptation et la mise en scène de pièces pour enfants ont aussi façonné ce don particulier qui est d’avoir déjà maquillé des centaines de frimousses ravies de par l’Europe. Elle aime aussi gratter les cordes de sa harpe celtique et faire vibrer les siennes plus vocales.

Côté lettres, ce sont ses fonctions professionnelles qui la pousseront vers la communication, celle d’entre les gens. Organisatrice d’événements, elle glissera vers le journalisme. Alors, Jannik écrit, elle écrit pour le théâtre, elle écrit à sa famille, elle écrit pour le travail, elle écrit de ses voyages, elle écrit pour partager, elle écrit pour organiser.

Avant son grand voyage, elle s’occupait activement de diverses organisations, comme des journées d’artistes dans son village, ou le Funclub nautique de sa société qui l’amènera à naviguer en équipière déjà confirmée, de la mer du Nord à la Bretagne, et de la mer Baltique à la Méditerranée.

Durant son voyage, elle continuera à donner des formations de scrapbooking ou d’aquarelle, et elle organisera croisières, randonnées et fêtes pour le bonheur de tous.

La randonnée et la nature font partie de son mode de vie. Elle n’aime pas marcher sans but, elle marchera pour aller vers l’autre, elle marchera pour découvrir et réfléchir, elle marchera pour les odeurs des fleurs, pour militer pour le respect de la nature et pour rencontrer, pour observer . Elle marchera même pour peindre.

Depuis 1995, Jannik expose.

Plus elle naviguera, plus elle exposera. Aux Pays-Bas à Port Zélande, à Sandwich en Angleterre, en France à Bligny-sur-Ouche, Yport, Clermont-Ferrand et au "3ème Grand Prix des Peintres de la mer" à Carry-le-Rouet où avec Michel, elle recevra un premier prix.

Vous l’aurez compris, c’est l’aquarelle qui lia Jannik à Michel, d’où le nom de leur bateau.

L’harmonie de sa famille très unie est fondamentale pour Jannik. Les divers canaux de communication sont soumis à rude épreuve lors des escales. Des guichets « poste restante » d'Irlande, des bureaux de poste poussiéreux de Lycie et des cabines téléphoniques capricieuses d’Ecosse, aux techniques modernes de l’Internet et aux déjà 9 cartes SIM nécessaires à ses déplacements transfrontaliers, plus rien n’a de secret pour elle.

« Régal de gammes, délice de couleurs, Ravissement des notes, liesse et ardeur, Signes de cadences et d’euphonie, Lumières radieuses en harmonie, Instants de légèreté et d’exaltation. »

Et si ses sentiments de mère lointaine la rendent parfois triste, elle n’a jamais regretté sa décision d’aventure. Elle espère que son mode de vie atypique ouvrira des portes étonnées dans l’esprit de ses petits enfants.